Le mental dans le sport est souvent perçu comme un mystère. On parle de « force mentale », de « confiance », de « concentration », de « résilience » et de « gestion du stress », comme si c’était un don réservé à quelques élus. En réalité, la maîtrise du mental n’est pas un privilège, mais une compétence que chacun peut développer. Alors, cassons ensemble quelques idées reçues !
Mythe n°1 : « Le talent naturel suffit pour réussir. »
Réalité : Le talent est un point de départ, mais il ne garantit rien. La constance, la discipline et la résilience font toute la différence.
Comme le dit Novak Djokovic :
« Entre les 100 meilleurs joueurs, physiquement, il n’y a pas beaucoup de différence… c’est la capacité mentale à gérer la pression, à bien jouer au bon moment. »
Sur le circuit, les différences physiques jouent un rôle minime. Ce qui distingue les meilleurs, c’est leur capacité à gérer la pression, à rester concentrés et à réagir aux imprévus. Travailler son mental, c’est apprendre à donner le meilleur de soi même quand les conditions ne sont pas idéales, quand la fatigue s’installe, quand le doute monte, ou quand la peur de l’échec prend le dessus.
Attention, “avoir du mental” ne veut surtout pas dire gagner à tous les coups, mais ça aide, et on va voir ensemble comment !
Mythe n°2 : « Il faut toujours être fort et ne jamais montrer ses émotions. »
Réalité : Les émotions ne sont pas des ennemies, mais des indicateurs précieux.
Simone Biles ou Naomi Osaka ont eu le courage d’en parler publiquement : reconnaître ses difficultés n’affaiblit pas un athlète, mais renforce sa lucidité. La peur, la colère ou la frustration font partie du jeu. Les ignorer, c’est prendre le risque qu’elles explosent au pire moment.
« Ce que tu ignores, te contrôle. »
Carl Jung
La peur ne disparaît jamais vraiment : petit ou grand, débutant ou champion, nous en aurons toujours. Être courageux, ce n’est donc pas ne pas avoir peur, mais oser avancer malgré elle. C’est en affrontant ses peurs qu’on devient plus fort, qu’on apprend à se connaître et qu’on construit peu à peu son identité. Chaque peur surmontée laisse une trace, forge un caractère, une histoire, une manière unique d’être au monde et dans la performance.
Savoir donc accueillir ses émotions, c’est mieux comprendre ses réactions, prévenir les blocages mentaux et créer une relation plus saine avec la performance.

Mythe n°3 : « Le mental ne se travaille pas, il est inné. »
Réalité : Le mental se développe, comme la technique ou la force physique.
Les sportifs de haut niveau le travaillent régulièrement au travers de la visualisation, la respiration, la gestion du stress ou la fixation d’objectifs. Chaque athlète possède un profil neuropsychologique unique. Ce qui fonctionne pour l’un ne fonctionnera pas forcément pour l’autre, même face à une problématique identique.
Kareem Abdul-Jabbar l’a résumé en une phrase :
« C’est votre esprit qui fait fonctionner tout le reste. »
Le corps exécute, mais c’est la tête qui pilote ; un athlète peut être au sommet physiquement, s’il perd confiance ou se laisse envahir par la peur, la performance s’effondre. Cultiver le mental dans le sport, c’est renforcer la cohérence entre ce qu’on pense, ce qu’on ressent et ce qu’on fait. Et inversement, un mental solide ne suffit pas si le corps n’est pas prêt, la performance naît de l’équilibre entre les deux.
Mythe n°4 : « Certains sports conviennent mieux aux filles qu’aux garçons. »
Réalité : Ce ne sont pas les capacités, mais les stéréotypes et le manque d’adaptation qui créent les écarts.
On entend encore dire que le football serait “masculin” ou que la gymnastique serait “féminine”. En réalité, ces idées viennent de normes culturelles, bien plus que de différences biologiques. Ce ne sont pas les corps qui limitent, mais la manière dont on les perçoit et les entraîne.
Oui, il existe des différences physiologiques entre femmes et hommes : composition corporelle, équilibre hormonal (taux de testostérone joue un rôle principal sur le développement musculaire et les cycles d’énergie physique), cycle menstruel, ou encore réponses à la charge d’entraînement. Mais le vrai enjeu n’est pas de comparer, c’est de mieux comprendre le fonctionnement de nos corps. Aujourd’hui encore, la majorité des méthodes d’entraînement sont construites sur des modèles masculins, puis simplement « ajustées » aux femmes.
Résultat : beaucoup d’athlètes féminines s’entraînent selon des protocoles qui ne tiennent pas compte des fluctuations hormonales, du cycle menstruel ou de leurs effets sur la récupération, la force, la concentration ou le risque de blessure. Cette absence d’adaptation ne remet pas en question la performance féminine, mais elle limite le plein potentiel.
Ce manque d’information crée aussi des malentendus : fatigue inexpliquée, baisse de performance cyclique, ou même sentiment de faiblesse injustifiée.
Il est donc essentiel de sensibiliser les coachs, préparateurs et athlètes à ces réalités physiologiques. Comprendre le fonctionnement du corps féminin, ce n’est pas “différencier pour exclure”, mais plutôt individualiser pour mieux performer.
Chez Au Mental, nous accompagnons les athlètes dans cette démarche globale : un mental fort, c’est aussi un mental connecté à son corps et à ses rythmes. (Un article complet sur le cycle féminin et la performance physique sortira prochainement afin d’aller plus loin dans cette réflexion indispensable.)
Mythe n°5 : « Plus on s’entraîne, meilleur on devient. »
Réalité : Sans récupération, le corps et le mental s’épuisent.
Le surentraînement fragilise l’organisme : les muscles ne se régénèrent plus correctement, le système immunitaire s’affaiblit et le risque de blessure augmente considérablement. Sur le plan psychique, le surinvestissement entraîne une hyperactivation du système nerveux, une fatigue émotionnelle chronique et, à terme, un risque réel de burnout sportif souvent accompagné de perte de plaisir, de désintérêt, voire de symptômes dépressifs.
Savoir se reposer, c’est donc faire preuve d’intelligence sportive : la progression ne se produit pas uniquement à l’entraînement, mais surtout pendant les phases de récupération, où le corps consolide les adaptations physiques et mentales. Le sommeil, la détente, la déconnexion numérique ou sociale, et même les moments de vide apparent sont des composantes actives de la performance.
La récupération mentale est aussi essentielle que la récupération physique. Elle permet de réduire la charge cognitive, de réguler les émotions, et de prévenir les ruminations ou l’hypercontrôle qui freinent l’expression du potentiel. Un athlète reposé est plus lucide, plus stable, et surtout plus capable de mobiliser ses ressources au bon moment.
Si ton corps, ta technique et ta stratégie sont solides, c’est bien ton mental, équilibré et régénéré, qui te permettra de les exploiter pleinement et durablement.

Les champions en parlent mieux que personne :
Les grandes figures du sport le rappellent souvent :
- Michael Jordan : « Je peux accepter l’échec, tout le monde échoue à quelque chose. Mais je ne peux pas accepter de ne pas essayer. » → Le courage et la persévérance valent plus que la perfection.
- Serena Williams : « Un champion ne se définit pas par ses victoires, mais par sa capacité à se relever après une défaite. » → La résilience, c’est le vrai moteur du succès.
- Usain Bolt : « Je sais ce dont je suis capable, donc je ne doute jamais de moi-même. » → La confiance en soi est une arme silencieuse, mais redoutable.
Ces phrases ne sont pas de simples slogans : elles traduisent une philosophie mentale. C’est en travaillant leur tête que ces champions ont libéré tout leur potentiel.
Aller plus loin avec Au Mental
Le mental dans le sport n’est pas réservé à l’élite : chacun peut l’entraîner, quel que soit son niveau.
Chez Au Mental, nous accompagnons les sportifs, les entraîneurs, les parents et les équipes à mieux comprendre leur fonctionnement, à renforcer leur confiance et à performer durablement.
Envie d’aller plus loin ?
Découvrez nos accompagnements et nos articles sur aumental.be pour commencer si vous voulez, vous aussi, construire un mental de champion.
Écoutez également notre dernier podcast avec Jean-François Lenvain et Lola Mansour, deux voix inspirantes qui ne parlent pas seulement de victoires, de blessures ou de défaites, mais de tout ce qui se joue au-delà de la performance. Ils abordent la vision humaine du sport, fondée sur l’ouverture d’esprit, des valeurs fortes, l’engagement et le développement de projets sociaux. À travers leur livre “Portraits de champions : Leur vie au-delà des performances”, ils redéfinissent le succès : ce n’est pas la destination qui compte, mais le trajet.
Et pour mieux comprendre la différence entre un psychologue et un coach, retrouvez notre article ici :
Coach mental ou psychologue : quelles différences ?





