Dans l’arène impitoyable du sport de haut niveau, rares sont ceux qui parviennent à surmonter l’adversité et à revenir au sommet après avoir touché le fond. Alexander Volkanovski, ancien champion poids plume de l’UFC, l’a pourtant fait avec une maîtrise qui force le respect. À l’UFC 314, contre toute attente, il est devenu le premier combattant de plus de 35 ans à remporter un titre dans une catégorie inférieure à celle des poids welters, en s’imposant face à Diego Lopes. Une victoire historique, mais surtout une leçon de résilience.
Le revers comme point de départ
Dans un premier temps, il faut comprendre que tout parcours d’exception est jalonné de blessures, de défaites et de remises en question. Dans le monde du sport de haut niveau, l’échec est inévitable. Ce qui distingue les champions des autres, ce n’est pas leur capacité à l’éviter, mais plutôt leur faculté à le transformer en tremplin.
C’est précisément ce qu’a démontré Alexander Volkanovski. Avant l’UFC 314, il restait sur deux défaites douloureuses, dont un KO contre Islam Makhachev, qui avait fortement ébranlé son image d’athlète dominant. Pour beaucoup, sa carrière semblait toucher à sa fin. Pourtant, loin de sombrer dans le découragement, il a su transformer cette période de doute en un levier de transformation.
« L’adversité est une opportunité L’adversité est une opportunité», déclarait-il après sa victoire. Cette phrase, simple en apparence, traduit un principe fondamental en psychologie du sport : la perception de l’événement. Selon la théorie de l’évaluation cognitive (Lazarus & Folkman, 1984), ce n’est pas tant l’événement lui-même qui détermine son impact psychologique, mais la manière dont l’athlète l’interprète.
En psychologie, ce type de moment critique est aussi qualifié de turning point (Wethington, 2003) : un épisode de crise qui peut, s’il est bien appréhendé, initier un changement profond. Ainsi, Volkanovski n’a pas vu dans la chute une fin, mais le début d’un renouveau. Il a utilisé l’échec comme matière première pour se reconstruire. En ce sens, le revers est devenu le point de départ d’une nouvelle dynamique.
Gérer ses émotions pour mieux rebondir
Par ailleurs, il est essentiel de reconnaître que toute reconstruction commence par un travail émotionnel. Lorsqu’un athlète chute, ce n’est pas uniquement son palmarès qui est en jeu, mais également son identité, son image de soi, et parfois même son équilibre psychique.
À ce sujet, Volkanovski a fait preuve d’une grande maturité. Contrairement à beaucoup d’athlètes qui préfèrent masquer leurs faiblesses, il a assumé publiquement ses difficultés mentales. Cette démarche témoigne d’une intelligence émotionnelle élevée – c’est-à-dire la capacité à reconnaître, comprendre et réguler ses émotions (Goleman, 2006).
En effet, accepter ses émotions est un prérequis pour mieux les transformer. Plutôt que de nier ses peurs ou sa frustration, Volkanovski a choisi de les affronter. Il a mis en place des stratégies de gestion émotionnelle telles que la respiration consciente, la méditation, ou encore des routines mentales apaisantes. En d’autres termes, il a su faire de ses émotions un allié, et non un obstacle.

L’adversité est une opportunité.
Alexander volkanovski
Reformuler l’échec : de la blessure à la croissance
Ensuite, l’un des éléments les plus puissants dans le processus de résilience réside dans la capacité à reformuler l’échec. Là où beaucoup s’effondrent face à l’adversité, Volkanovski a choisi d’y lire un message.
En effet, selon la théorie de la croissance post-traumatique (Tedeschi & Calhoun, 1996), certains individus, confrontés à des événements difficiles, parviennent non seulement à s’en relever, mais aussi à en ressortir transformés positivement. Cela suppose une relecture de l’expérience, une redéfinition de soi et un recentrage sur l’essentiel.
Dans cette optique, Volkanovski n’a pas vu ses défaites comme des verdicts. Au contraire, il les a interprétées comme des révélateurs : révélateur de ses limites, de ses habitudes à modifier, de sa préparation à ajuster. Grâce à cette lecture constructive de l’échec, il a pu poser les bases d’un retour plus solide, plus lucide, et surtout plus aligné avec ses valeurs profondes.
Préparer le mental comme un muscle
Dès lors, il devient évident que la préparation mentale est tout aussi cruciale que la préparation physique. Trop souvent, on considère le mental comme une variable secondaire, un “plus” pour les champions. Pourtant, à très haut niveau, c’est bien le mental qui fait la différence.
Volkanovski a pleinement intégré cette réalité. Il n’a pas simplement renforcé son cardio ou affûté sa technique : il a entraîné son esprit. Visualisation, auto-suggestion, préparation mentale guidée, analyse des pensées limitantes… Chaque outil a été utilisé comme un moyen de sculpter une psychologie de gagnant.
Les recherches en psychologie du sport l’attestent : les athlètes qui intègrent des routines mentales structurées sont non seulement plus résilients, mais aussi plus performants sous pression (Weinberg & Gould, 2019). Autrement dit, le mental n’est pas un luxe, mais une condition sine qua non de la performance durable.
Le soutien, pilier de la performance
En parallèle, il est indispensable de souligner l’importance du réseau de soutien. Aucun athlète ne réussit seul. Derrière chaque exploit individuel se cache un collectif discret mais essentiel. Volkanovski n’a jamais nié ce point : il met régulièrement en avant le rôle de son équipe, de ses proches, de ses mentors.
D’un point de vue psychologique, le soutien perçu (Sarason, 1983) agit comme un tampon protecteur contre le stress. Il permet à l’athlète de se sentir entouré, écouté, épaulé. Il renforce la confiance et réduit l’impact émotionnel des échecs.
En s’appuyant sur un environnement stable et bienveillant, Volkanovski a pu traverser ses tempêtes avec plus de clarté et de force. Car s’entourer, ce n’est pas montrer sa faiblesse : c’est reconnaître qu’on va plus loin ensemble que seul.
Lire aussi : Le coaching mental
Transformer la pression en moteur
Enfin, l’un des aspects les plus remarquables de la victoire de Volkanovski à l’UFC 314 est sa capacité à canaliser la pression. Revenir après deux KO, face à un public sceptique, dans un combat pour le titre, aurait pu l’écraser. Mais il en a fait un levier.
La pression est souvent perçue comme un ennemi. Pourtant, elle peut devenir un vecteur de performance, à condition d’être bien gérée. Cette maîtrise repose sur un entraînement mental rigoureux, mais aussi sur une capacité à entrer dans ce que Mihály Csíkszentmihályi appelle l’état de flow – ce moment d’immersion totale où l’athlète agit avec aisance, instinct, et lucidité.
Ainsi, plutôt que de subir le regard extérieur, Volkanovski l’a utilisé comme source d’énergie, comme catalyseur de sa concentration. Il n’a pas fui l’enjeu : il l’a embrassé, jusqu’à en faire une force.

Ce que Volkanovski nous enseigne sur nous-mêmes
De manière plus large, l’histoire de Volkanovski nous renvoie à nous-mêmes. Elle nous rappelle que la vulnérabilité peut coexister avec la puissance, que la chute n’est jamais définitive, et que l’on peut se redéfinir à tout moment.
Au-delà de l’UFC, c’est une leçon universelle. Peu importe que vous soyez athlète, entrepreneur, artiste ou étudiant : la résilience est une compétence que chacun peut développer. Ce que nous apprend Volkanovski, c’est qu’il ne s’agit pas simplement de tenir bon, mais de transformer les épreuves en révélateurs de potentiel.
C’est précisément la mission que nous poursuivons chez Au Mental : accompagner les athlètes et les individus dans cette quête de sens, de clarté, et de transformation intérieure. Parce que le mental ne doit pas être un frein, mais une fondation.
Conclusion : l’échec comme tremplin
En définitive, Volkanovski nous offre bien plus qu’une victoire sportive : il nous donne une leçon de vie. Il nous montre que tomber n’est pas un drame, mais une étape. Que souffrir n’est pas une faiblesse, mais une invitation. Que reculer, parfois, c’est se donner l’élan pour mieux bondir.
Si tu traverses une période difficile, n’oublie pas : l’échec n’est pas une fin, mais un commencement différent. Et si tu veux apprendre à l’utiliser comme un levier de progression, nous sommes là pour t’accompagner.
Chez Au Mental, nous croyons en ta capacité à grandir, à rebondir, à régner. Un mental fort ne naît pas de la facilité, mais de l’adversité.
AU MENTAL®
Références bibliographiques
Goleman, D. (2006). Emotional intelligence : Why It Can Matter More Than IQ. Bantam.
Lazarus, R. S., PhD, & Folkman, S., PhD. (1984). Stress, Appraisal, and Coping. Springer Publishing Company.
Sarason, I. G., Levine, H. M., Basham, R. B., & Sarason, B. R. (1983). Assessing social support : The Social Support Questionnaire. Journal Of Personality And Social Psychology, 44(1), 127‑139. https://doi.org/10.1037/0022-3514.44.1.127
Tedeschi, R. G., & Calhoun, L. G. (1996). The posttraumatic growth inventory : Measuring the positive legacy of trauma. Journal Of Traumatic Stress, 9(3), 455‑471. https://doi.org/10.1002/jts.2490090305
Weinberg, R. S., & Gould, D. (2019). Foundations of Sport and Exercise Psychology, 7E. Human Kinetics.
Wethington, E. (2003). Turning points as opportunities for psychological growth. Dans American Psychological Association eBooks (p. 37‑53). https://doi.org/10.1037/10594-002
Cet article a 2 commentaires
Ping : Alimentation : son impact sur le mental et la performance
Ping : Le syndrome de l’imposteur dans le sport de haut niveau : comprendre, accompagner, dépasser